Influenza aviaire : le département de l’Eure passe en zone à risque élevé

A la suite des cas d’Influenza aviaire hautement pathogène déclarés aux Pays Bas le mois dernier et compte-tenu du risque élevé d’introduction en France en lien avec les migrations, un arrêté ministeriel relevant le niveau de risque avait été publié au Journal officiel le 25 octobre. Il indiquait que dans les communes abritant des zones humides fréquentées par les oiseaux migrateurs (Zone à Risque Particulier ZRP), les mesures suivantes devaient être appliquées :

  • La claustration ou protection des élevages de volailles par un filet avec réduction des parcours extérieurs pour les animaux ;
  • L’interdiction de rassemblement d’oiseaux (exemples : concours ou expositions) ;
  • L’interdiction de faire participer des oiseaux originaires de ZRP à des rassemblements organisés dans le reste du territoire ;
  • L’interdiction des transports et lâchers de gibiers à plumes ;
  • L’ interdiction d’utilisation d’appelant.

Et sur l’ensemble du territoire :

  • La surveillance clinique quotidienne dans les élevages commerciaux ;
  • L’interdiction des compétitions de pigeons voyageurs au départ ou à l’arrivée d’un département cité ;
  • La vaccination obligatoire dans les zoos pour les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet

 

Depuis, l’Allemagne a également déclaré des foyers et les migrations s’intensifient. Ce contexte a conduit à la prise d’un Arrêté le 4 novembre, plaçant de nombreux département, dont celui de l’Eure, en risque élevé. Les mesures mentionnées ci-dessus, uniquement appliquées dans les ZRP jusqu’au 4 novembre, doivent désormais être appliquées sur l’ensemble du département.

D’après le communiqué de la DGAl,  » Ces mesures de prévention ont pour but de protéger les volailles domestiques d’une potentielle contamination qui aurait des conséquences désastreuses pour les échanges et exportations d’animaux vivants et de viandes de volailles. Elles engendreront des contraintes fortes principalement dans les filières exclusivement en plein air (volailles grasses, sous signe officiel de qualité). Des aménagements des cahiers des charges notamment pour les productions sous signe de qualité officiel seront temporairement nécessaires.

L’arrêté du 16 mars 2016 prévoit la possibilité de dérogations, au cas par cas, telles que la non-claustration des oiseaux pour les détenteurs commerciaux pour des raisons de bien-être animal, de technique d’élevage liées à des contraintes liées à un cahier des charges répondant à un signe de qualité officiel. En complément de la biosécurité des élevages, la claustration demeure néanmoins la disposition la plus sécuritaire vis-à-vis du contact avec les oiseaux sauvages. Le retour à un niveau de risque « modéré », en l’absence de foyer ou de cas, pourrait intervenir en janvier, après la fin des migrations si le contexte sanitaire le permet. »

 

D’après l’Office français de la biodiversité, « les cas d’influenza aviaire déclarés aux Pays Bas et en Allemagne sont tout-à-fait cohérents avec les couloirs de migrations en lien avec les cas dans la faune sauvage et en élevage en Russie et au Kazakhstan, qui peuvent être considérés à ce titre comme des zones sentinelles précoces. Le territoire français est concerné par ces migrations qui battent leur plein actuellement; le pic d’arrivées migratoires en France a souvent lieu en novembre chez de nombreuses espèces d’anatidés. Outre ces mouvements selon des trajets et à des périodes assez prévisibles, les anatidés sont aussi très mobiles durant la totalité de leur période d’hivernage, se déplaçant facilement entre régions voire entre pays en fonction des disponibilités alimentaires et des conditions météorologiques. Il est donc nécessaire de rester vigilants jusqu’à leur départ en migration prénuptiale vers le nord-est, en fin d’hiver/début du printemps. »

 

En attendant que le risque diminue, la vigilance reste des mesures, en particulier par l’application stricte de mesures de biosécurité dans les élevages.