L’immunité : comment la booster ?

L’immunité est l’ensemble des mécanismes physiologiques qui permettent de se défendre contre des agents pathogènes. Cette immunité est complexe et peut prendre principalement deux formes :

  • Immunité naturellement présente. Par exemple, à la suite d’une plaie, des cellules vont détruire les bactéries qui peuvent pénétrer dans cette plaie. La peau est d’ailleurs une première barrière immunitaire.
  • Immunité acquise : par la rencontre préalable avec un agent pathogène. L’organisme stimulé une première fois va produire des anticorps pour se défendre mieux et plus vite lors d’un deuxième contact. La vaccination est un des mécanismes pour booster l’immunité.

Comment booster cette immunité ?

L’immunité ne peut être correcte que si l’animal est en bon état général. Tout ce qui concourt à lui apporter un bon équilibre est important.

  • Alimentation: c’est la variable que l’on doit surveiller de très près. La ration doit être équilibrée : apports protéiques et énergétiques suffisants, minéraux, oligo-éléments et des vitamines. Ces derniers interviennent dans les mécanismes physiologiques immunitaires : une carence affaiblit donc l’animal qui est plus sensible.
  • Eau: un apport en eau suffisant et de bonne qualité (mesure des coliformes) est nécessaire. Il faut se méfier lors des périodes de forte chaleur : en laitier par exemple, 10 cm d’abreuvoir sont nécessaires par vache présente.
  • Bâtiment: le bâtiment doit être adapté à la taille du troupeau. Une surdensité augmente la pression d’infection (litière qui chauffe plus vite et est plus sale, ventilation insuffisante, etc), le système immunitaire peut alors être dépassé par les stimulations.
  • Maladies intercurrentes: la BVD, aussi appelée Sida de la Vache par exemple entraîne une baisse d’immunité du troupeau, même avec un seul veau IPI (Veau Infecté Persistant Immunotolérant, contaminé in utero durant la première partie de gestation). Il en est de même pour le parasitisme : la douve entraine des lésions hépatiques, la bronchite vermineuse des lésions pulmonaires, le paramphistome sur le rumen. La paratuberculose, maladie sournoise, qui entraine amaigrissement et diarrhée après une longue phase d’incubation est également très préoccupante ; elle affaiblit le système immunitaire, avant même l’apparition de la phase clinique.

Quand s’inquiéter ?

  • Il faut observer ses animaux : si plusieurs animaux sont trop maigres ou trop gras, si le poil est piqué, si les bouses sont inconstantes, etc.
  • En cas de pathologies anormales : épidémies de mammites non expliquées, diarrhées néonatales (colostrum de mauvaise qualité), etc.

Même si cela semble complexe, aider l’immunité de son troupeau est souvent un pari gagnant pour l’animal et pour l’éleveur : moins de maladies, donc moins de stress et des animaux qui produisent/engraissent mieux.

Martine Vanbelle, vétérinaire conseil GDS 27